"Pour la chasse aux lions: vous achetez un tamis et vous allez dans le désert. Là, vous passez tout le désert au tamis. Quand le sable est passé, il reste les lions".
Alphonse Allais
Au seuil d'une très longue marche, un nom vient de ressurgir dans ma tête. Une évidence. Celui de Jacques Lanzmann.
La mémoire de l'homme étant d'une extrême fragilité, j'en suis à me demander si certains d'entre vous ne l'ont pas déjà oublié, ou même si d'autres n'en ont jamais entendu parler. Et pourtant, Jacques Lanzmann n'est mort qu'en 2006. Et ce qu'il a accompli, dans plusieurs domaines très différents, est parfaitement remarquable. Pour moi, c'était un modèle et il m'a beaucoup fait rêver. Je pense très sérieusement qu'il fait partie de ceux — avec Jacques Lacarrière, ou Bernard Ollivier, par exemple — qui ont instillé en moi le désir de marcher.
Et puis, que voulez-vous, pour moi, un type qui était soudeur et peintre en bâtiment avant de se mettre à écrire (beaucoup) et d'être remarqué par Simone de Beauvoir, ça ne peut que m'émouvoir et je me sens des (très modestes) affinités avec lui. J'aime l'éclectisme, j'aime voir quelqu'un être tout à la fois ouvrier agricole, auteur des chansons de Jacques Dutronc et parvenir à accomplir la traversée du désert du Taklamakan. Une forme d'universalité. La beauté d'un homme, dans ma cosmogonie personnelle. A man for all seasons, selon la très belle expression des Anglo-Saxons...
Jacques Lanzmann a donc beaucoup marché, c'était sa passion (sans doute une de ses passions, devrais-je plutôt dire). Et pas simplement le tour du pâté de maisons. Il adorait les déserts et en a traversé de très sérieux, des beaux, des brûlants, des brutaux, comme le Neguev, ou le Taklamakan en Chine... En 1985, il publie un livre intitulé "Fou de la marche".
Hommage à toi, Jacques.
"Si tu veux te trouver, commence par te perdre".
Jacques Lanzmann
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