lundi 26 mars 2012

Un charme solitaire au sein des bois


There is a pleasure in the pathless woods,
There is a rapture on the lonely shore,
There is society, where none intrudes,
By the deep sea, and music in its roar:
I love not man less, but Nature more...
Lord Byron, Childe Harold’s Pilgrimage

Il est au sein des bois
un charme solitaire,
Un pur ravissement
aux confins du désert,
Et de douces présences
où nul ne s'aventure,
Au bord de l'océan
qui gronde et qui murmure.
Sans cesser d'aimer l'homme,
j'adore la Nature...

Cité en épigraphe du film "Into the Wild", de Sean Penn. Ouais, bon, j'ai même piqué la traduction, mais elle fait usage d'une assez grande licence poétique. À ce propos, si vous n'avez pas vu Into the Wild, ou lu le livre éponyme de Jon Krakauer sur la belle et tragique (et authentique) histoire de Christopher McCandless (traduit en Français sous le titre Voyage au bout de la solitude), abandonnez immédiatement ce blog (du moins, temporairement) et mettez un terme à cette triste situation toutes affaires cessantes. Dans le film, il y a d'ailleurs quelques images du Pacific Crest Trail, dans le nord de la Californie, et pas mal de scènes se déroulent dans le désert sud-californien.


"If you want something in life, reach out and grab it..." (derniers mots de la bande-annonce)
"Si tu veux quelque chose dans la vie, attrape-le..."


On est toujours dubitatif quand on vous dit qu'un film raconte une histoire authentique. Dans le cas de Christopher McCandless, Jon Krakauer, écrivain enquêteur remarquable dont je suis un fan, a fait une enquête journalistique scrupuleuse, à l'aide du journal retrouvé de Christopher, a interviewé tous ceux qui l'avaient rencontré et en avaient été marqués. Ce n'est plus un livre, c'est une enquête policière. Et le film de Sean Penn reproduit avec une fidélité extrême ce que l'on sait de tout ça. Et quand je dis fidélité, ça donne ça:
La photo du haut est celle de Christopher, retrouvée dans son appareil photo; celle du bas est une image du film.



Ouh la la, je sens que ce billet m'échappe: ce qui ne devait être qu'une citation en épigraphe a salement dérapé. Au point où j'en suis, je vais donc tenter de contrebraquer sans avoir l'air de rien, en sifflotant, et vous conseiller également, avec la plus grande insistance, de lire Krakauer. Mon ordonnance pour les après-midis de cet été sur la plage, ou ailleurs. Faites-moi confiance, vous ne le regretterez pas:

• Tragédie à l'Everest (Into Thin Air): ouvrez-le, commencez à lire deux pages. Vous noterez un phénomène assez rare. Le livre reste collé à vos mains et vous ne pouvez plus le refermer. "Bizarre", vous avez dit "Bizarre"?



















• Into the wild, voyage au bout de la solitude. Avec ça, vous devriez en plus avoir envie de lire Tolstoï et Thoreau. Une histoire, et un livre, et un film, fascinants.



















 Rêves de montagne (Eiger Dreams). On y parle de l'Eiger et ça, c'est Pavlovien chez moi, ça génère des troubles sérieux. Mes yeux s'écarquillent, mes pupilles se dilatent, mon rythme cardiaque s'accélère, mon regard se tourne vers l'Oberland bernois et le train de la Jungfrau. Et je me mets à marmonner entre les dents  des mots comme "Hinterstoisser", "Kleine Scheidegg", ou "Tony Kurz"... Bizarre, bizarre.



















Je note tristement que deux remarquables bouquins (eux aussi, des enquêtes) n'ont toujours pas été traduits. Dommage, je pars très bientôt en stage commando, je n'ai pas le temps de m'en occuper:

• Where Men Win Glory, sur la mort de Pat Tillman, soldat américain, en Afghanistan. C'est grotesque de le présenter ainsi, c'est un livre fantastique, que j'ai dévoré au Bhoutan il y a un an. Ah! Le Bhoutan...



• Under the Banner of Heaven, sur les effrayants fondamentalistes mormons. À l'heure où divers mouvements fondamentalistes de tous poils nous menacent, où un membre de l'un d'entre eux risque de se retrouver candidat à l'élection présidentielle américaine face à Obama, sa lecture devrait être obligatoire et remboursée par la Sécurité Sociale.
En sous-titre:
"Le 24 juillet 1984, une femme et son bébé furent assassinés par deux frères qui pensaient que Dieu leur avait donné l'ordre de tuer. Les racines de leur crime sont enfouies dans l'histoire d'une religion américaine pratiquée par des millions de personnes..."
Oui, ça se passe aux États-Unis.



Bon sang, Jon, j'ai tout lu! Qu'est-ce que t'attends pour en publier un nouveau? En plus, j'ai quelques soirées qui m'attendent où je pourrais lire...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire