"The shallow consider liberty a release from all law, from every constraint. The wise man sees in it, on the contrary, the potent Law of Laws."
Walt Whitman
"Ceux qui sont légers considèrent la liberté comme évasion à toute loi ou contrainte. L'homme sage y voit, au contraire, la toute-puissante Loi des Lois".
Comment gère-t-on la surfréquentation croissante en montagne? Dans les Alpes, voire les Pyrénées, la masse critique est souvent atteinte ou dépassée et passer la nuit dans un refuge bondé peut être une expérience redoutable.
Aux États-Unis, notion de wilderness oblige, on traite le problème de manière sensiblement différente. Je vous laisse juges, si nécessaire. Pour randonner aux États-Unis, il faut un permis, parfois plusieurs permis. Ceux-ci permettent de contrôler le nombre de randonneurs, de façon souvent drastique. Obtenir un permis pour parcourir le John Muir Trail, par exemple, est un parcours périlleux en soi, pour lequel il faut pas mal de chance. De ce point de vue, je l'ai déjà dit, les thru-hikers sont des privilégiés, puisque l'obtention du seul permis nécessaire pour les 4300 km du PCT est une simple formalité. Je l'attends d'un jour à l'autre, mais je sais que je l'obtiendrai.
Mais il y a mieux, ou pire, c'est selon. Pour les lieux particulièrement encombrés, on a mis sur pied des systèmes de loterie. C'est dorénavant le cas, par exemple, pour faire l'ascension de Half-Dome, dans le Parc National de Yosemite, et pour l'ascension du Mont Whitney, dans le sud de la Sierra Nevada. À 4400 m, le Mont Whitney est le point culminant des 48 États américains contigus. Les deux autres États sont, vous le saviez, Hawaii et l'Alaska. Et en Alaska, vous avez le véritable point culminant des États-Unis, le Mont McKinley, ou Denali.
Bref, pour le Mont Whitney et pour Half-Dome, vous devez maintenant vous inscrire à une loterie qui aura lieu au mois de mars pour savoir si vous pourrez y aller cet été. Il existe une deuxième chance, une loterie organisée deux jours avant l'ascension que vous aurez programmée. On est prié d'avoir de la chance. De la chance, les thru-hikers en ont, car le permis PCT inclut la possibilité de monter au sommet de Mt Whitney, du moment que vous restez sur le Pacific Crest Trail, sans ressortir du sentier. Les points de contrôle, si je puis dire, sont ce qu'ils appellent les "trailheads", les points d'accès aux sentiers. Si vous ne franchissez pas ce trailhead, dans un sens ou dans l'autre, puisque vous êtes déjà en montagne, sur le PCT, vous n'êtes pas comptabilisés. Et hop! Un p'tit crochet à 4400 m et on continue sur le PCT.
Intéressante notion que celle de la loterie, au pays de la liberté. Vous n'y êtes donc pas "libres" de partir vous balader comme vous le voulez, quand vous le voulez, où vous le voulez. Sommes-nous nous-mêmes plus libres pour autant, ou notre liberté doit-elle nécessairement inclure celle de faire des dégâts dans l'environnement par surfréquentation, je vous laisse le soin de méditer sur cette question philosophique passionnante, ou sur la citation du grand Walt Whitman.
"L'obtention du seul permis nécessaire pour les 4300 km du PCT est une simple formalité. Je l'attends d'un jour à l'autre, mais je sais que je l'obtiendrai."
RépondreSupprimerNous on a déja reçu nos deux permis; un tiens vaut mieux que deux tu l'auras!
Chantal et Paul