samedi 14 janvier 2012

Et T.O.C.!



“I would rather be ashes than dust! I would rather that my spark should burn out in a brilliant blaze than it should be stifled by dry-rot. I would rather be a superb meteor, every atom of me in magnificent glow, than a sleepy and permanent planet. The function of man is to live, not to exist. I shall not waste my days trying to prolong them. I shall use my time.”
Jack London


"Plutôt cendres que poussière! Je préfèrerais me consumer dans une étincelante lueur qu'être étouffé par la moisissure. Je préfèrerais être un superbe météore, dont chaque atome resplendirait brillamment, plutôt qu'une planète éternelle assoupie. La fonction de l'homme est de vivre, pas d'exister. Je ne gaspillerai pas mon temps à tenter de durer. Je vais en faire usage".








Je n'ai pas de mémoire. Ou alors, elle est extrêmement sélective. Il faut bien reconnaître que ça peut parfois être un avantage. Mais dans la grande majorité des cas, lorsque je me penche sur mon passé, ce qui prend dorénavant plus de temps que de me pencher sur mon avenir, je me rends compte que les souvenirs que j'ai sont intimement, directement, liés aux photos que j'en ai gardées. Sans les photos, le passé s'évapore. Ou alors, il faut vraiment que des événements passés aient gravé un trace au fer rouge dans ma mémoire. Le meilleur, ou le pire, exemple, date de 1973, quand Jean-Michel et moi avons échappé de très, très peu à la catastrophe à bord d'un petit avion privé, au-dessus des Pyrénées. Nous étions allés assister au Grand Prix d'Espagne de Formule 1, à Jarama, le circuit de Madrid. L'aller s'était très bien passé. Le retour, un peu moins. Une histoire dingue et effrayante, ou hilarante, dont je m'étonne que Steven Spielberg n'ait pas encore fait un film. Le film existe déjà, néanmoins, dans ma tête.
Je n'ai alors guère eu le temps ou l'envie de faire des photos, mais ces trois heures interminables, perdus en pleine tempête dans un avion en perdition entre Madrid et Pau, j'en ai maintenu la mémoire... photographique. Je ne suis pas près non plus d'oublier le pilote aussi givré que son avion — pantalon de flanelle, blazer à boutons dorés et lunettes Ray-Ban, tellement paniqué que la sueur dégoulinait le long de ses tempes — qui nous avait délibérément mis dans cette hallucinante galère. Il a refait sensiblement le même coup quelques mois plus tard et, dans les mêmes circonstances, a tué ses trois passagers.
Quant à nous, lorsque nous avons enfin miraculeusement réussi à nous poser en catastrophe, et sans autorisation, sur une base militaire américaine près de Saragosse, nous nous sommes agenouillés sur le tarmac pour embrasser la piste, comme le Pape.

En-dehors de ces situations bien particulières, la photo devient ma madeleine de Proust. En décembre 2004, Anne-Marie m'a fait un très beau cadeau de Noël: une semaine de traîneau à chiens dans les Laurentides, au Québec, avec un guide et son fils. Un rêve d'enfance. Jack London. Roger Frison-Roche et Pierre Tairraz chez les Indiens du Grand Nord canadien, dont je connaissais quasiment par cœur le "Peuples chasseurs de l'Arctique" qu'on m'avait offert pour un Noël. 

Une fantastique expérience dont je m'aperçois déjà, au bout de six ans, à peine, qu'elle fane et que ce sont les images qui me permettent d'en garder le souvenir émerveillé. Oui, la photo peut être un trouble obsessionnel compulsif, mais il m'est indispensable.
Et vous pourriez imaginer que je ne rapporte pas du PCT des milliers d'images? Vous pensez vraiment que le poids du matériel pourra être dissuasif? No kidding?


Qu'elle était jolie, cette enfant, un soir de réveillon au cœur du Québec! Dehors, il faisait - 37°.
On avait mangé du castor et du lynx...









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