mardi 31 janvier 2012

Tell It On The Mountain




"Tell It On The Mountain" est le titre d'un film réalisé sur le PCT en 2007, si je ne m'abuse. Davantage d'infos (quoique...) sur leur site. Je n'ai pas encore bien compris si le DVD était disponible ou pas.

Je vous propose leur bande-annonce, ou trailer. Je ne traduirai pas les paroles, ce serait de toute façon difficile à suivre. Il aurait fallu plutôt mettre des sous-titres, mais c'est un boulot que je n'ai plus guère envie de faire. En tout cas, une fois encore, les images donnent envie (pour les cinglés, du moins, j'imagine) ET vous verrez deux des hikers les plus célèbres: le premier que l'on voit, et sur qui la bande-annonce est en quelque sorte centrée, est Scott Williamson. Je vous rappelle qu'il détient le record de vitesse sur le PCT, aller et retour, en 64 jours, et a parcouru le sentier un nombre de fois qu'il est difficile de compter. En réalité, il travaille l'hiver pour pouvoir partir sur le PCT l'été. On le voit au monument 78 expliquer qu'il vient d'arriver, de parcourir 4300 km, et qu'il ne lui reste maintenant qu'à repartir vers le Mexique...
Un autre des grands personnages de ce parcours, qui vit sur le PCT, année après année, est Billy Goat, facilement reconnaissable à sa très longue barbe. Depuis qu'il a cessé de travailler, il est en permanence sur le sentier. Comme il le dit, c'est là qu'il se sent le mieux et qu'il est heureux. Il ajoute: "l'an dernier, j'ai passé 101 jours consécutifs sur le PCT et j'ai toujours dormi sous cet arbre, là". Ce que Billy Goat veut dire, c'est qu'il n'emporte même pas de tente, ni d'abri quelconque, il marche et quand la nuit tombe, il s'installe sous le premier abri qu'il trouve. Il ajoute que quand il dit qu'il vit en Californie, on lui répond généralement "tremblements de terre, embouteillages, pollution", à quoi il rétorque que ce n'est pas vraiment le monde dans lequel il vit personnellement.
"Il y a toujours un problème à gérer, que ce soit la chaleur, la neige, l'eau... Mais on y arrive, pas à pas. Un pas après l'autre." (Billy Goat)
Et à la fin, vous voyez Scott à l'arrivée d'un de ses "yo-yo", à la frontière mexicaine.



Version HD à voir sur le site de Vimeo: http://vimeo.com/908175

Si vous vous sentez l'humeur anglophone, vous avez deux autres vidéos sur le site de Tell It On The Mountain, à la rubrique "Media".


Je commence à avoir dans la tête une plutôt riche bibliothèque, et vidéothèque, concernant le PCT. Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai beaucoup lu, beaucoup regardé de documents à ce sujet. Il en ressort un étrange cocktail d'impressions: tous font état de souffrances bien supérieures à tout ce qu'ils pouvaient imaginer avant le départ. Il est clair que le Pacific Crest Trail n'est pas "a walk in the park", comme disent les Anglo-Saxons, une promenade au parc. Mais, dans le même temps — est-ce vraiment si curieux que ça? — ils clament tous haut et fort qu'ils n'ont jamais été aussi heureux. Le plaisir dans la souffrance? Non, je ne crois pas que les thru-hikers soient une nouvelle tribu de masochistes. Mais le PCT répond certainement, en revanche, à un besoin de se surpasser que la société dans laquelle nous vivons ne nous permet pas souvent d'assouvir de manière aussi radicale. Établir une hiérarchie des plaisirs qu'offre le PCT dans cet océan de souffrances ne doit pas être tâche aisée, et je m'interroge sur le bilan que je pourrai faire, dans la mesure où il m'est bien difficile pour l'heure de clarifier mes motivations. Il semble en revanche assez évident que c'est une expérience qui doit vous confirmer de manière violente que vous êtes bien... en vie.

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