Vous me pardonnerez, je l'espère, de faire une légère obsession momentanée vis-à-vis de la météo hivernale californienne. Elle va déterminer, de manière radicale, mon sort pour les mois à venir.
Ce qui est certain, c'est que La Niña est là. Mais ses effets semblent perturbés par un autre phénomène que je ne me suis pas donné la peine de chercher à comprendre, qu'ils appellent l'Oscillation Arctique (kesaco?).
Bref, ce qui m'intéresse, c'est l'enneigement. Du concret, que diable! Et de ce côté-là, les courbes sont vertigineuses.
Voici ce que vient de publier le gouvernement de Californie, à propos de la période allant de 1976 à aujourd'hui. 35 ans tout de même. En brun, l'évolution de l'enneigement minimum, au cours de l'hiver 1976-77. En bleu, l'enneigement maximum, celui de l'hiver 1982-83.
En vert, pour faire râler Élodie et Stéphane, l'enneigement de l'hiver 2010-11 dont ils ont eu à subir les conséquences.
Et le début de "courbe" bleue toute plate, au ras du parquet, c'est l'enneigement actuel en Californie. Plus bas que bas. Tragiquement bas. Les 2/3 de l'eau consommée en Californie se trouvent — "normalement" — stockés dans la neige de la Sierra Nevada. Cette année, comme le dit un article du San Francisco Chronicle, ils auraient eu, pour l'heure, plus de succès à compter les papillons qu'à mesurer la quantité de neige du côté de Tahoe...
Naturellement, le gouvernement californien ne publie pas ces graphiques pour faire plaisir aux thru-hikers. Eux, ils commencent à paniquer à cause de soucis d'approvisionnement en eau. Et en réalité, ce graphique ne montre pas les chutes de neige, mais bien la QUANTITÉ D'EAU stockée dans la neige. C'est la raison pour laquelle les courbes ne baissent qu'au début de l'été, quand la neige a fondu.
Naturellement, le gouvernement californien ne publie pas ces graphiques pour faire plaisir aux thru-hikers. Eux, ils commencent à paniquer à cause de soucis d'approvisionnement en eau. Et en réalité, ce graphique ne montre pas les chutes de neige, mais bien la QUANTITÉ D'EAU stockée dans la neige. C'est la raison pour laquelle les courbes ne baissent qu'au début de l'été, quand la neige a fondu.
Bien sûr, vous le savez bien maintenant, pour mes camarades dingues furieux et moi-même, apprenti dingue furieux, tout ça est une excellente nouvelle. Mais je vous invite à relire, le cas échéant, ma fabuleuse chronique sur la question de l'eau en Californie (Histoire d'eau, Le 100e méridien). La Californie est une poudrière. Et si les tremblements de terre ne la font pas disparaître dans l'océan, le manque d'eau pourrait bien leur causer de fantastiques problèmes à très court terme. Un État dont la population est la moitié de celle de la France, 8e puissance économique mondiale, qui se trouve en partie dans une région désertique (1), N'A PAS assez d'eau pour fonctionner correctement. On y gaspille l'eau piquée ailleurs et on y joue à la roulette chaque année en priant pour qu'il neige. Beaucoup. Il convient donc de dépasser les avis dans le genre de ceux qu'on a entendus récemment dans les journaux télévisés à propos de la douceur de notre hiver à nous aussi. Vous savez, lorsqu'on interviewe les gens qui se promènent sur la plage au lieu d'être devant leur cheminée à grelotter et qui sont émerveillés qu'il fasse aussi chaud en hiver... Émerveillés n'est sans doute pas le terme approprié; consternés serait probablement plus adapté, en attendant que les gouvernants de notre planète se décident enfin à prendre la situation au sérieux. Quand il sera trop tard, comme d'hab.
La planète entière est dans une galère climatique, mais la Californie avait déjà de gros boulets aux pieds.
(1) Un exemple: quand nous y sommes passés début septembre avec mon ami Roger, il faisait... 49°! Même sur la Côte d'Azur, on n'en est pas encore là.
Le magazine Time publie cette semaine, c'est étrange, un article intitulé "La Californie du Sud prend-t-elle enfin au sérieux son problème d'eau?"
To quench the thirst of Southern California's some 20 million people, water must be imported from hundreds of miles away, across a daunting array of deserts, valleys and mountains. For decades, Angelenos have muttered a doomsday refrain: our water supply isn't sustainable, and we are going to have to get smarter about managing it — at some point. The obviousness of the problem, however, instilled a kind of panicked lassitude. The discussion became predictable: alarm would set in during times of drought, as authorities talked of restrictions and plans to boost local water sources. Then rainy years would follow, and L.A. and its surrounding cities would move on to other, supposedly more pressing issues. Through it all, the mentality remained the same: sprinklers outside city buildings and private homes continued to feed large lawns even while it was raining, using water brought from far away.
Now authorities are once again saying the time has come for a change. They say they're going to follow through. Should we believe them?
[...]
Afin d'étancher la soif des quelques 20 millions d'habitants de Californie du Sud, l'eau doit être importée sur des centaines de kilomètres, et traverser toute une série de redoutables déserts, vallées et montagnes. Depuis des décennies, les habitants de Los Angeles murmurent un refrain de fin du monde: notre approvisionnement en eau n'est pas tenable et il va falloir être plus intelligents dans sa gestion — à un moment ou un autre. L'évidence du problème a cependant instillé une sorte de panique lasse. Le débat devenait totalement prévisible: on instaurerait une alarme en période de sècheresse, et les autorités mettraient en place des restrictions et des projets de valorisation des ressources en eau locales. Puis des années pluvieuses suivraient et Los Angeles et ses villes voisines passeraient à des sujets de préoccupation plus importants. Mais dans tout ça, la mentalité restait la même: les arrosages automatiques devant les bâtiments publics et les propriétés privées continuaient à arroser les pelouses même sous la pluie, avec de l'eau amenée de très loin.
Mais maintenant, les autorités déclarent à nouveau que l'heure du changement est venue. Et ils affirment qu'ils vont s'y tenir. Faut-il les croire?
La note qui n'a rien à voir...
On commence à se dire qu'OR7 n'est pas un nom très sexy, pour un loup dont on parle tant. Il est en train d'être rebaptisé "Journey" (Voyage, pour les non-anglicistes). Effectivement, il semble avoir la mentalité du thru-hiker. Et on vient de lui tirer le portrait.
On commence à se dire qu'OR7 n'est pas un nom très sexy, pour un loup dont on parle tant. Il est en train d'être rebaptisé "Journey" (Voyage, pour les non-anglicistes). Effectivement, il semble avoir la mentalité du thru-hiker. Et on vient de lui tirer le portrait.
Z'avez le bonjour d'OR7, euh... de Journey. |
C'est assez impressionnant ce manque de neige ! Mais est-ce que ça prend en compte le résiduel de l'année dernière... si ça se trouve, il en reste ! :-) ... et puis les californiens, ils n'avaient qu'à boire en 2011.
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