samedi 28 avril 2012

27 avril PCT, acte II

Désolé pour ce long silence, quoique, ça vous a peut-être soulagés. Après l'échec à San Jacinto, j'avais vraiment pris un grand coup au moral, et j'ai réellement songé très fort à abandonner. Comme je n'avais pas envie de geindre, j'ai préféré me taire, le temps de retrouver mes esprits. J'imagine aisément que ça doit sembler absurde, mais j'ai trouvé le Pacific Crest Trail beaucoup plus violent que je l'imaginais. Et pourtant, Dieu sait si je me suis documenté... La marche dans le désert est une activité que je juge très stressante et épuisante, les distances (quelle surprise!) sont effarantes, bref, il y a eu conjonction de plusieurs facteurs qui m'ont fait douter et rêver d'une chaise-longue au bord de la piscine. Mais il paraît que le temps en France n'a pas grand chose en commun avec celui de la Californie du sud (tant mieux pour vous, ai-je souvent pensé), et je vais tenter de rester malgré tout encore un peu au soleil.

Remarquez, je n'ai sans doute pas été le seul à être un peu ébranlé par le désert d'Anza-Borrego: Gourmet et Alaska, mes comparses, sont restés à Idyllwild de samedi à jeudi... Quand j'ai dit à Rob que je me demandais pourquoi ils étaient restés là-bas aussi longtemps, sa réponse a fusé: "Burgers!!" Ouaip, probablement. Je sais qu'Alaska repartait aujourd'hui vers San Jacinto et Fuller Ridge. Bon courage!

Quant à moi, après la tempête sous un crâne, j'ai attaqué la réorganisation des troupes: le poids du sac dégringole de 18 à sans doute 11 kilos. Allez hop, à dégager! On fait dans le monacal, maintenant, même si je n'avais pas bien pris conscience que jusqu'alors, je baignais dans le luxe. Demain matin, je repars chez REI changer mes chaussures, acheter de nouveaux bâtons (ceux que j'avais avait une tendance absolument exaspérante à s'enfoncer au moment où je m'appuyais le plus fort, sensation très désagréable). Pour l'heure, je garde mon sac, même si j'aurais pu gagner un kilo en le changeant. Et je vais essayer de trouver un petit appareil photo léger. De toute façon, dans mon incommensurable naïveté, je pensais pouvoir faire de la photo sur le PCT. C'est en réalité impossible, parce que c'est beaucoup trop fatigant. Vous ne pouvez au mieux que faire des photos souvenirs.

Je vous avoue être un peu effrayé de ce qui m'attend, la traversée du désert de Mojave, la terreur des déserts, autrement plus féroce qu'Anza-Borrego. J'ai vraiment été traumatisé par le désert. On va bien voir jusqu'où j'irai. C'est de la navigation à vue, désormais.
Lundi, probablement, Rob me conduira chez Donna et Jeff Saufley, trail angels extraordinaires de leur état, à Agua Dulce, où m'attendent le bounce box et du ravitaillement. Nous avions bien sûr la possibilité de repartir à Cabazon, là où — grosso modo — je m'étais arrêté. Mais vu les distances, ça n'arrange pas Rob, ce que je comprends parfaitement. Los Angeles a pour particularité d'être une "ville" où le moindre déplacement implique 4 heures de route dans les embouteillages. Et comme je ne cherche pas à imiter Scott Williamson, ni à établir une quelconque performance sportive, je me fous totalement de zapper encore quelques miles. Ce matin, j'étais en chemin pour rentrer en France pour le deuxième tour de l'élection, alors...


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