vendredi 6 avril 2012

Joe Jost's


Je sais, ce blog est censé vous entretenir des souffrances d'un vieux randonneur fou. On va y venir sous peu. En attendant, je continuais aujourd'hui mes préparatifs, si l'on peut dire. Le problème du GPS est réglé, je n'aurai pas besoin d'aller voir Halfmile à San Diego. Il restait un problème à tenter de régler, celui de l'appareil photo que Monsieur Nikon avait promis de livrer le 15 février. Mes aiguilles trempées dans le curare et le venin de serpent à sonnette que j'ai rageusement plantées dans sa figurine n'ont pour l'heure pas eu l'effet escompté. Je suis actuellement à la recherche d'un sorcier vaudou dans le quartier haïtien de Los Angeles pour lui faire un mauvais sort.
Nous sommes allés avec Rob à Santa Ana chez le revendeur: rien en vue, silence radio depuis le Japon, tout le monde est sur les dents. Inutile, par conséquent, de donner dans la procrastination; le départ vers Campo est fixé à lundi matin. Inch Allah! Et Alea jacta est, tant qu'on y est.
Ensuite, lorsque l'appareil aura daigné montrer le bout du boîtier, nous envisagerons une solution avec Rob. Soit il me le portera, soit je reviendrai à Los Angeles pour le récupérer. Ce n'est pas comme ça que j'envisageais les choses, mais on ne me laisse guère le choix.

Il convenait, après ce mauvais coup du sort, de se remonter le moral. Rob m'a donc emmené dans un endroit comme je les aime. Joe Jost's est un "bistrot" à l'Américaine, qui remonte aux années vingt (une antiquité médiévale pour les Américains) et dont Rob m'affirme que nous devons tous le connaître, tant il a été utilisé comme décor dans des centaines de films. On cherche un bar rustique couleur locale, plein de camionneurs tatoués, hop! On va installer les caméras chez Joe Jost's. Un véritable régal. Une version américaine du bar à tapas de Séville. On nous y a servi un verre de bière tellement grand et lourd qu'il fallait les deux mains pour le tenir. Accompagné de sandwiches à leur façon, fourrés aux piments jalapeño, et de la spécialité locale, les "pickled eggs". Excellent, au point que je serai magnanime, je vous donne la recette:
Prenez des œufs durs écalés (ne cherchez pas dans le dictionnaire, ça veut dire débarrassés de leur coquille) et mettez-les dans de grands bocaux. En conserve dans le vinaigre (vinaigre blanc? C'est possible?), sel, poivre en abondance, curry, ET beaucoup de piments. Laissez tranquille, longtemps. Les œufs prennent la couleur dorée et l'arôme du curry, mais ils deviennent surtout plutôt décapants du fait des piments. Servis à l'apéro, votre consommation de pastis doit augmenter salement.
Comme je suis décidément vraiment bon avec vous, je vous ai même fait un petit reportage. Bon, OK, soyez vraiment indulgents, c'est une vidéo d'une minute prise à la sauvette avec l'iPhone. Je n'avais pas de réalisateur de Hollywood sous la main. Mais chez Joe Jost's, ils n'ont pas été surpris qu'on les filme une fois de plus. On voit même le bocal de pickled eggs sur le comptoir. Et puis, faut bien que je profite des attraits de la civilisation tant qu'il est encore temps... Lundi, je commencerai à repenser avec nostalgie aux œufs de Joe et à sa bière.



À propos des attraits de la civilisation, je me suis dit que ça pourrait en intéresser certains de se faire une petite idée du réseau routier de Los Angeles. Hors heures de pointe, une des autoroutes de L.A.... Non, vous ne rêvez pas, on est bien en "ville", sur une autoroute qui fait la moitié, en largeur, de ce que fait la 405 dans certains secteurs (16 voies). Un reportage (minable) de notre envoyé spécial en Californie du sud.







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