mardi 3 avril 2012

Une (petite) quadrature du cercle






Une des raisons initiales de mon amitié avec Rob, à droite du sac...


J'ai avancé, hier. Non, pas en direction du nord, et j'avoue que ça génère une certaine frustration. J'ai avancé concernant le matériel. Maintenant, il va falloir reculer, si je puis dire.
Voilà l'état des lieux au terme de ma première journée à Long Beach. Pas mal, finalement. Mais peu satisfaisant, néanmoins.
Il m'était difficile de bien préparer mon sac en France, dans la mesure où j'avais fait livrer certains articles directement chez Rob, à Long Beach. Pourquoi faire simple? D'autant plus qu'il y a donc des choses que j'aurai emportées à l'autre bout du monde, pour les laisser dans un placard américain pendant six mois avant de les faire à nouveau voyager dans l'autre sens. Bref... Là, je suis au pied du mur, tout le matériel était devant moi et il faut mettre tout ça en ordre.

Rob et moi nous sommes occupés tout d'abord des futurs colis de ravitaillement: la Poste américaine donne gratuitement (pléonasme, je sais, mais j'insiste...) les boîtes. Vous avez dû remarquer que ce n'était pas vraiment le cas en France. Il y a différents formats, mais la plus grande me paraît cependant un peu juste pour y fourrer plusieurs jours de nourriture. Il faudra bien, pourtant, pour éviter d'envoyer plusieurs colis pour chaque étape. Les boîtes sont là, je vais m'occuper des courses demain, probablement. Ce n'est d'ailleurs pas franchement simple. De Long Beach, je dois envoyer 24 (!) jours de ravitaillement, dans cinq colis différents. Ce n'est que la première rafale. La suite, je le ferai en route. Comment déterminez-vous ce que vous devez acheter pour VINGT-QUATRE jours qui réponde aux critères suivants: vous maintenir en vie, vous fournir le maximum de calories (pas suffisamment, ça, c'est absolument impossible), être assez varié pour que vous ne vous en lassiez pas rapidement, et ne pas être trop lourd, ni encombrant? Et tout ça, dans un supermarché américain, qui vend des aliments radicalement différents de ceux auxquels nous sommes habitués. Je n'envisage pas de carburer au beurre de cacahuètes, ça réduit considérablement le choix. Pour le moment, je trouve la tâche un peu écrasante. Si vous achetez trop de choses, vous portez du poids inutilement (et le poids, alors que je n'ai pas encore mis un pied sur le sentier, c'est tout de même une sorte de phobie), si vous n'en achetez pas assez, vous serez en danger, si vous n'avez plus de quoi alimenter la chaudière. C'est une affaire que je juge compliquée. Anne-Marie pensera certainement que si je faisais plus régulièrement les courses en France...

Ensuite, il y a la "bounce box", le véhicule d'assistance du Dakar, qui est expédiée d'étape en étape et vous attend avec les fournitures diverses qu'il serait impossible de porter au quotidien. Les roues de secours... La caisse à outils. La bounce box sera le bidon de peinture rouge de la photo. Quinze litres. Mais là aussi, c'est un peu compliqué: qu'y mettre qui ne l'alourdisse pas inutilement? Et j'ose à peine imaginer le bordel quand je la récupérerai, pour trouver ce dont j'aurai besoin, qui sera obligatoirement enfoui au fond du seau. En tout cas, le bidon est plein à ras bord.

Enfin, le sac. Je l'ai rempli et il y a déjà des articles qui ont été éliminés en première semaine par les téléspectateurs, parce qu'ils sont trop lourds et prennent trop de place. Un exemple? La doudoune, euh, l'anorak en duvet. Ah la la, que j'aurais aimé l'avoir! La garantie absolue de ne pas avoir froid, le confort, un oreiller fantastique pour la nuit, une assurance tous risques en cas de coup de Trafalgar météorologique. Mais non, à mon immense regret, je ne peux pas la prendre. Trop encombrante, même compressée, trop lourde (1 kg 200). Je vais devoir me reposer sur ma non-frilosité, parce que côté vestimentaire, c'est brutalement devenu le radeau de la Méduse.
Le sac est donc plein, ou presque, et c'est bien là qu'est le problème. Je n'y ai pas encore mis la nourriture et l'eau... C'est tout à la fois un problème de place et un problème de poids. L'avantage, c'est que le bordel dans la chambre, qui la faisait ressembler à celle de certains de nos enfants quand ils étaient ados, a sérieusement diminué. Et maintenant, nous allons aborder la deuxième étape du processus. Tout vider et faire un Conseil façon Koh Lanta pour décider qui a le droit de rester et qui rentre dans son placard pour six mois. Ce ne sera pas simple, parce que je "crois" avoir besoin de tout. Ce qui est dorénavant protégé par une immunité plus solide que celle d'un président de la république, c'est l'appareil photo que je n'ai toujours pas (Thomas et Anne m'ont prêté le leur en attendant), deux objectifs (je voulais en prendre quatre!), le portable (MacBook Air) et l'électricité solaire. Désolé, sur ce sujet, les négociations sont terminées, les débats sont clos.






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