samedi 28 avril 2012

28 avril Stratégie























Compliqué, cette affaire... On va en profiter pour vous faire faire un peu de géographie.

Voilà le secteur de Los Angeles. La grande flaque au nord des montagnes, c'est le Mojave. En bas et à droite de la carte, vous avez le massif de San Jacinto où j'ai jeté l'éponge, plutôt écœuré. Contrairement à Alaska et Gourmet qui se trouvaient à Idyllwild, à l'ouest du PCT, je me trouvais chez mes amis à Palm Springs, à l'est. Nous sommes dans le désert sud-californien torride. Température ces derniers jours à Palm Springs: 43°. Oui, je sais, y en a que ça doit faire rêver en ce moment.
Ce désert est néanmoins constellé de massifs de montagnes, grâce à — ou à cause du — choc des plaques tectoniques et de la Faille de San Andreas, que l'on voit très bien sur la carte (entre l'endroit, au nord, où il y deux "15" superposés et Cabazon, vous tirez un trait... C'est San Andreas.). Lagunas, San Felipe, San Jacinto, San Gorgonio, San Bernardino, San Gabriel...
Mais entre ces massifs, le PCT replonge rapidement dans le désert. Descente de 2000 mètres après San Jacinto pour atteindre Cabazon et ses forêts d'éoliennes. Oui, Cabazon, pris entre les deux massifs de San Jacinto et San Gorgonio, c'est une tuyère, où il y a constamment un vent important.

Logiquement (?), j'aurais dû repartir à Cabazon. Mais vous voyez sur la carte que c'est nettement plus court pour Rob d'aller à Agua Dulce qu'à Cabazon. Et ce que vous ne voyez pas sur la carte, ce sont les embouteillages sur des freeways à une douzaine de voies. Pour ce qui me concerne, vu ce qui m'attend encore, soit 4000 kilomètres, je me fous totalement de grignoter quelques dizaines de miles. Et d'éviter de me faire à nouveau piéger par la neige pourrie en montagne.
Nous avions trois possibilités de remise en selle: Cabazon, Big Bear City, et Agua Dulce. Rob préfère Agua Dulce. Le seul problème que j'y vois, c'est que je "gagne" une dizaine de jours de marche. Youpi, devrions-nous dire. Oui, mais dans ce cas, et si je parviens à continuer, ce qui n'a rien de certain, je risque de me retrouver au pied de la Sierra Nevada beaucoup trop tôt. Mais je n'en suis pas là, donc on va bien voir ce qui se passera.
En tout cas, Rob et Pam, ils devraient être contents de me voir m'éloigner... Me conduire au départ à Campo: 4 heures de route. Venir me récupérer à Palm Springs: 5 heures de route. Me conduire à Agua Dulce: ? Et j'ai mis tellement de bordel dans la chambre que j'occupe qu'ils l'appellent désormais "la chambre de Philippe". Le mot "amis" prend toute sa valeur, là, non? Je me rappelle avoir mis dans le blog une citation d'un humoriste qui disait que pour savoir lesquels étaient vos vrais amis, il suffisait de téléphoner à tous et de leur demander de vous conduire à l'aéroport. Seuls les vrais amis le feront...

Dans l'immédiat, ce qui m'attend après Agua Dulce, c'est le désert de Mojave. Et ça me fout les jetons. Je vous rappelle brièvement ce que dit le guide: "Ce secteur du Mojave est susceptible de vous cuire la cervelle, de générer des ampoules aux pieds, de réduire votre bouche en poussière — une expérience, somme toute, désagréable — si vous n'êtes pas correctement préparé." Le problème, c'est que je ne lis plus ces lignes comme je le faisais dans mon salon: depuis, j'ai traversé le désert d'Anza-Borrego...

Ayez une pensée pour les centaines de furieux qui sont ce week-end réunis à Lake Morena pour le "Kick-Off", à une vingtaine de kilomètres de la frontière mexicaine. C'est une bande de dingues, je le confirme. D'ici lundi, ils seront tous lancés à mes trousses.


Dernière minute: nouvelles discussions entamées avec Rob sur le point de retour sur le PCT. Il se pourrait maintenant que je reparte dans les San Gabriels... ou ailleurs. On va réétudier la question. Le nouveau départ est prévu mardi.

4 commentaires:

  1. Je vais être bien clair :
    Mardi c'est la fleur au sac à dos qu'vous z'allez repartir siffler sur la colline.
    Vous croyez quand même que j'ai révisé mon histoire géo des States pour que vous ne soyez pas cap de traverser le désert de Mojave, d'autant que la crainte de vous faire cuire la cervelle n'est pas fondée puisque déjà pour faire ça faut avoir le ciboulot en court jus !Et si vous dévisser j'vais leur dire quoi à mes copines qui gloussent quand je leur raconte les exploits de mon prof d'anglais " Waou Trop fort le mec...mais quel àge il a ?" "Euh ! bah 10 ans de moins que moi donc...50 !
    Donc finies les jérémiades. On y go ! nous on a rien demandé ça serait salaud de nous priver de désert...
    Bises. Valérie

    RépondreSupprimer
  2. Euh... Ouais, bon, d'accord, si t'insistes... Mais alors, c'est vraiment pour te faire plaisir, Valérie. Et puis, je voudrais pas vous priver non plus de mes premières algarades avec les ours (oui, oui, il y a des ours dans le massif de San Gabriel).
    Mais ce ne sera pas mardi, parce que j'attends mes chaussures. C'est mieux avec des chaussures... Elles devraient arriver mardi ou mercredi. Je sais, cette histoire finit par devenir comique: je passe plus de temps à attendre qu'à marcher.
    Bises.

    RépondreSupprimer
  3. Sauf que...si pas de chaussures pas d'ampoules ! Héhé
    Bien sûr ça va donner de la corne...mais ça peut aider si
    il y a de la brume quand les ours attaquent.
    Val

    RépondreSupprimer
  4. Encore moi...
    Avis aux lecteurs : Dans mon premier post vous avez bien evidemment corrigé (A part Mister Gouvet...) qu'il a 10 de plus (c'est déjà sympa) que moi et non... de moins. Ok ? D'ac ? l'important dans l'histoire c'est pas qu'il ait 50 mais que moi j'en ai 40...
    Si non il aurait été mon prof à 15 ans...un peu de logique !
    (Spit Nolan peut en témoigner...)

    RépondreSupprimer